Le photographe expose à la BNF et publie un livre sur un pays qu'il a sillonné pendant cinq ans. A l'écart des grands axes et des images toutes faites.

Raymond Depardon évoque le périple en France qui a donné lieu à son documentaire et commente la situation de la photographie.

Depardon est un pudique qui aime raconter sa vie, avec son accent traînant du Beaujolais. Un "passager de l'époque", qui a su quitter la ferme natale du Garet pour vadrouiller à travers le monde. Un quasi-paparazzo devenu photographe de l'errance et du désert... "Les Habitants", film documentaire couplé à un livre de photo, donne la parole aux Français. Depardon s'y fait l'écho d'un pays inquiet, déboussolé, nostalgique d'un passé perdu et désireux de sauver les liens familiaux.

Son premier documentaire, "Venezuela" (1963) a plus de 50 ans ! Depuis, l'immense cinéaste-photographe qu'il est devenu a bâti une oeuvre passionnante. D'abord en traquant l'actualité comme reporter, puis en se tournant de plus en plus vers les oubliés, qu'ils soient reclus en hôpital psychiatrique ("San Clemente"), simples policiers ("Faits divers"), justiciables ("Délits flagrants") cultivateurs ("Profils paysans"). Petit à petit, son travail est devenu plus introspectif, s'est teinté d'autobiographie.

Après nous avoir entraîné dans les coulisses du palais de Justice de Paris avec "Délits flagrants", Raymond Depardon renoue aujourd'hui avec un continent qui a hanté toute sa carrière, aussi bien de photographe que de cinéaste...

Il y a eu, tout au long de l'élaboration du livre "Depardon/Cinéma", pendant près d'une année, une série de discussions "à coté", de sujets abordés qui revenaient de façon régulière et transparaissent dans le livre sans pour autant être résolues.

Aprés des années de négociations, Raymond Depardon a fini par réaliser "Délits flagrants", un documentaire qui met rigoureusement à nu les mécanismes d'une certaine justice...