Aux Etats-Unis, les analyses en accès libre pullulent. Mais mieux vaut réfléchir à deux fois avant d'y recourir.

En décodant notre ADN à partir d'un simple échantillon de salive, des entreprises prétendent retrouver nos origines ethniques et nos cousins éloignés. Ce nouvel outil de généalogie est -il fiable ? Comment nos profils génétiques seront -ils protégés ? La réalité n'est pas à la hauteur des promesses ... et le recours à ces tests reste interdit en France.

En novembre 2018, l'annonce de la naissance de deux bébés "OGM" en Chine a suscité une polémique mondiale. Pourtant, ce cas extrême s'inscrit dans un contexte plus vaste, où l'ADN prétend tout dire d'un enfant à naître : maladies, couleur des yeux, QI... De quoi rêver au bébé parfait ? Sauf que la science n'est ici gage d'aucune certitude !

Un simple coton-tige frotté à l’intérieur de la bouche a plongé Sylvain Loscos dans une quête vertigineuse. Né sous x le 23 août 1983, cet enseignant recueilli par des parents aimants n’avait jamais cherché à en savoir plus sur ses origines. Jusqu’à ce qu’un site Internet lui propose un kit ADN – un procédé interdit en France. Par une incroyable coïncidence, il a retrouvé sa famille biologique. Une histoire qui finit bien mais interroge sur la libéralisation de ce type de tests.

Que ce soit pour découvrir ses origines, régler une succession ou bien déceler des maladies héréditaires, les tests généalogiques, interdits par la loi, intéressent un nombre croissant de Français. Et leurs précieuses données fuitent à l'étranger...

De plus en plus d’entreprises proposent d’analyser les embryons. Mais ces tests ne sont encore pas validés scientifiquement et ouvrent la voie à de profonds bouleversements sociétaux.

A l'occasion de la prochaine révision de la loi de bioéthique, en 2019, le Parlement va devoir aborder des questions philosophiques, dans les domaines de la procréation, de la parentalité et de la fin de vie. Ce conclave républicain décidera des limites et des évolutions que nous fixons à la médecine.

Bien qu'interdits en France, les tests ADN récréatifs sont de plus en plus populaires. Au moins 100 000 Français y auraient succombé. Notre collaborateur en a essayé deux. Le tarif du test, entre 50 et 100 euros, n'est pas le seul prix à payer...

Que révèlent mes gènes sur mes origines ? Philippe Huneman, philosophe spécialiste des questions de biologie, a fait un test génétique pour découvrir qui étaient ses ancêtres. Il nous en livre les résultats et s'interroge sur la manière dont son itinéraire personnel se nourrit de l'histoire de l'humanité.

Face aux progrès de la science, deux spécialistes reviennent sur les enjeux et les risques du décryptage de notre ADN.

Acheter un kit pour effectuer un test génétique est de plus en plus populaire à travers le monde. Mais est-ce si anodin de confier sa salive à ces laboratoires en ligne ? Les avis divergent.

Généticienne et sociologue des sciences, Catherine Bourgain montre combien le savoir de la génétique médicale reste fragile, incapable, hors des maladies rares, de changer la prise en charge des patients. La notion de gène faisant débat, elle s’étonne que l’ADN soit devenu, jusque dans le langage commun, l’équivalent moderne de l’âme.