Sous la forme d'une conversation avec l'écrivain marocain Victor Malka, Albert Memmi s'exprime dans sa plus profonde vérité. Il a pu tout dire ici de sa vie, de ses idées, de ses passions. Memmi est né dans le ghetto juif de Tunis, et sa situation de Juif dans un pays arabe colonisé par les Français lui a posé, dès son adolescence, des problèmes d'une grande complexité. Son grand mérite est d'avoir su trouver, à travers les contraintes culturelles, politiques, sociales et personnelles qui lui étaient imposées, une réponse qui ait valeur universelle. Chaque homme se sent concerné par ce livre en raison de sa franchise, de son intelligence et de son sens de l'humain.

Elias Canetti parle de Masse, comme Michelet du Peuple, Tocqueville de la Démocratie ou Spengler des Cultures. Et comme ces grands devanciers auxquels il fait souvent penser, l'auteur s'empare d'une intuition brutale, profonde, et commence par s'abandonner à la révélation d'une évidence - la conjuration panique de tout ce qui, en l'homme, menace de la détruire, et d'abord l'inconnu - pour élaborer progressivement une théorie des rapports qui unissent les phénomènes de masse à toutes les manifestations de la puissance. Mais quel contemporain des guerres mondiales et des révolutions, des fascismes et du national-socialisme, ne sentira à quel point cette intuition nourrie de forte érudition anthropologique et psychanalytique s'enracine au plus intime, au plus charnel des bouleversements du siècle ?

L'auteur raconte sa récente découverte de la Pologne, son pays d'origine, où il n'est jamais allé. Poussé par la nécessité de comprendre, il se décide à partir pour Varsovie, Cracovie et Auschwitz où une partie de sa famille a trouvé la mort. En contrepoint de ce voyage, il décrit le dernier épisode d'une longue histoire d'amour qui achève de se défaire en France, à l'occasion de son absence.

Peu avant sa mort, J. Kessel se confiait à un jeune journaliste. Le récit débute avec son engagement précoce en 1918 jusqu'à sa dernière mission d'aviateur de la France libre en 1944, en passant par son premier reportage en Irlande, ses escapades aux quatre coins du monde et ses rencontres avec Cocteau, Radiguet, le général de Gaulle ou Bogart.

Irene Heidelberger-Leonard est née à la fin de la Seconde Guerre mondiale en France. Professeur à l'Université libre de Bruxelles, membre correspondant de l'Académie allemande, elle a publié livres et articles sur Ingeborg Bachmann, W. G. Sebald, Alfred Andersch, Günter Grass, Ruth Klüger... Elle est aussi l'éditrice des oeuvres complètes de Jean Améry.

Les textes ici rassemblés traitent aussi bien de littérature que de l'histoire européenne et du destin de la civilisation. Le traumatisme de la Première Guerre mondiale, le démembrement de l'Empire austrohongrois, l'imminence des dangers prochains demeurent omniprésents. Ces pages ont des accents qui évoquent Le Monde d'hier, la grande autobiographie de Zweig. Il y est aussi question de Byron, Nietzsche ou Tolstoï. Dans sa diversité, Derniers messages offre le meilleur de la pensée de Stefan Zweig.

L'écriture prolonge plus quelle conjure le malaise des survivants. Ils sont une minorité anormale , vouée à un témoignage forcément incomplet : qui peut prétendre raconter la mort ? Comment faire renaître les voix que lon a étouffées ? Peut-on, au reste, bien raconter en échappant à la fiction ? Certains ont voulu se limiter aux faits, d'autres ont revendiqué le recours à lesthétique pour arracher les mots aux fours . Primo Levi, Jorge Semprun, Jean Améry, Imre Kertész, mais aussi Hannah Arendt, Camus ou Kafka

Récits et témoignages sur le sort réservé aux enfants pendant la Shoah.