Enquête étudiant des journalistes dans leurs pratiques quotidiennes, à l'intérieur des rédactions comme sur le terrain pour expliquer la nature de la crise, à la fois d'identité et des valeurs, qui affecte la profession. Elle souligne le processus de précarisation croissante qui touche l'emploi, avec des effets sur la qualité de l'information et sur la vie personnelle des journalistes.

Recueil d'une centaine de chroniques publiées entre 1936 et 1940 dans le journal socialiste de Liège La Wallonie. V. Serge se fait ici le chroniqueur des contre-révolutions à l'oeuvre dans une Europe qui se dirige vers un second conflit mondial. Il dresse le portrait des grandes figures de la littérature de l'époque et examine les effets du bolchevisme au pouvoir.

La question de "l’identité nationale" a été remise au centre de l’actualité politique par Nicolas Sarkozy, pendant la campagne électorale des présidentielles. Devenu chef de l’État, celui-ci a créé un "ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale", ce qui est un fait sans précédent dans l’histoire de la République française. Huit historiens ont aussitôt démissionné de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration pour protester contre ce ministère, estimant que cet intitulé ne pouvait que conforter les préjugés négatifs à l’égard des immigrés. La pétition qu’ont lancée ces historiens a été signée par plus de 10 000 citoyens en moins d’une semaine, et des universitaires du monde entier se sont associés à cet appel. L'auteur explique les raisons de ce mouvement. Il montre que la logique identitaire, née au XIXe siècle, a depuis constamment alimenté les discours nationalistes. Il rappelle que, au cours des années 1980, c’est Jean-Marie Le Pen qui a popularisé, dans l’espace public, l’expression "identité nationale" pour stigmatiser les immigrés. Analysant de façon minutieuse les usages de cette formule dans le discours du candidat Sarkozy, il donne des éléments pour éclairer les nouvelles stratégies aujourd’hui à l’œuvre dans le champ politique.

L'univers de Dagerman est proche du quotidien et ces nouvelles décrivent les paysages de la campagne suédoise, les villages tranquilles et les maisons pauvres, où règne le silence.

McTeague, mineur à l'origine, devient dentiste et citadin. L'ambition, l'amour et l'argent vont cependant causer sa perte, comme si monter l'échelle sociale revenait à courir à sa perte. Publié en 1899, ce roman fit scandale et inspira à E. von Stroheim l'un des plus longs films de l'histoire du cinéma.

Réunit les réponses aux questions posées à N. Chomsky tout au long du mois qui suivit les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Celui-ci questionne l'étymologie des termes guerre et terrorisme, analyse les dangers qui pourraient découler de cette violence, s'interroge sur le rôle de la CIA, la justice internationale, etc. Préface et postface inédites.

Représentant emblématique du mouvement dit des années 1940, qui a diffusé en Suède les idées et les thèmes existentialistes, le romancier Stig Dagerman (1913-1954) était également connu pour son engagement anarchiste. Ce recueil, mêlant textes politiques et littéraires, écrits de critique sociale et thèmes d'actualité, en temoigne.

Normalement, ceux qui recevaient des coups et des ordres auraient dû apprécier de voir quelqu'un se rebeller. Mais, ici, bien des choses ne se passaient pas de façon normale. C'était un monde à part, dans lequel il n'était pas facile de savoir ce qu'on voyait vraiment. Il avait ses propres lois, ses propres règles et sa propre morale. En tout cas, le mot de morale revenait souvent dans la bouche du vieux pasteur et du directeur, lors de leurs sermons du matin. Les élèves devaient être plus durs et plus disciplinés que les autres, être capables de tenir le coup dans tous les cas. Us devaient savoir aussi bien donner des ordres qu'en recevoir. C'était nécessaire car, à l'avenir, ils seraient à la tête de l'industrie et des forces armées du pays.

En 1177, Arn le Templier, connu des musulmans sous le nom de Al Ghouti, sauve la vie de Saladin et succède au grand-maître de Jérusalem. Il permet aux juifs et aux musulmans de pratiquer leur culte. L'amitié qui le lie à Saladin est porteuse de tolérance et de paix. Mais le pape, n'appréciant pas les pratiques du Suédois, nomme un nouveau maître de la ville qui déclenche la guerre contre Saladin.

Le livre s'ouvre sur Berlin qui se réveille pour compter ses morts au lendemain de la fusillade du 6 novembre 1918. Entre fiction et histoire, l'auteur analyse avec acuité le drame qui se joue à Berlin et celui des négociations de Versailles, où se noue l'avenir de l'Europe.

Depuis la Révolution française, l'enseignement de l'histoire est associé à la construction d'une " identité nationale ". En prenant la forme d'un récit ethnocentré, l'histoire scolaire devait permettre l'intégration de tous les futurs citoyens de la République, quelles que soient leurs identités originelles, dans un ensemble politique unique. Aujourd'hui, alors que la période est favorable à la reconnaissance des" identités plurielles ", les exclus du roman national réclament l'ajustement des programmes scolaires et critiquent la fabrique scolaire de l'histoire vue comme un instrument de domination. Le moment est propice pour interroger la manière dont l'histoire scolaire est fabriquée. De fait, l'enseignement de histoire à l'école est le produit d'une chaîne de responsabilités dont il nous faut interroger chacun des maillons : pourquoi et comment apprendre l'histoire, et quelle histoire? Car c'est une politique du passé qui s'exprime à travers ce montage. Une politique où la question d'une histoire commune et donc de l'universalité est en jeu.

Une histoire de la politique étrangère aux Etats-Unis. L'auteur analyse leur position hégémonique qui leur impose de garantir l'ordre capitaliste et de favoriser les intérêts des entreprises, des banques et des lobbies américains. ©Electre 2015

Reprise d'un essai de 1986 dans lequel le philosophe s'adresse aux personnalités de gauche ayant préféré le pouvoir politique et économique aux idéaux contestataires de leur jeunesse. Avec en fin d'ouvrage un dossier sur la réception médiatique de l'ouvrage dans les années 1980.

Enquête auprès de femmes issues de milieux populaires sur leur façon de se construire une position de respectabilité. Pour la sociologue britannique, l'élaboration de l'identité et de la féminité est déterminée par la classe sociale, les relations de pouvoir avec les hommes, l'acquisition de responsabilités, la résistance aux modèles imposés ou encore l'acceptation des normes sexuelles. ©Electre 2015

Les classes populaires européennes ont été touchées de plein fouet par la crise : l'expérience du chômage et de la précarité fait partie de leur quotidien et constitue un marqueur qui les distingue des autres classes. Un autre trait récurrent est la pénibilité physique au travail, qui touche davantage les actifs peu ou pas qualifiés dans la quasi-totalité des pays européens. Pourtant, ces inégalités dans le monde du travail n'ont guère été prises en charge politiquement : la délégitimation du monde ouvrier s'est accompagnée d'une occultation de la déstabilisation des classes populaires. Ces trente dernières années, les contours de l'Europe n'ont cessé de s'élargir, contribuant à y rendre plus visibles les inégalités. Experts et journalistes analysent ces évolutions à l'aide d'indicateurs de performance économique – productivité, taux de chômage – sans jamais s'interroger sur les conditions de travail ou les disparités selon les couches sociales. Dans un contexte où la crise économique et les réponses néolibérales incitent les peuples à se replier sur chaque espace national, il est temps de se demander ce qui rapproche et ce qui distingue les travailleurs européens. À partir de grandes enquêtes statistiques, cet ouvrage prend le parti d'une lecture en termes de classes sociales : contre la vision d'individus éclatés touchés par la crise, l'objectif est de rendre visibles les rapports de domination entre groupes sociaux. Une étape préalable nécessaire pour explorer les conditions de possibilité d'un mouvement social européen.

Une histoire de la France abordée sous l'angle du quotidien et des luttes de ceux qui forment le peuple depuis le XIVe siècle à aujourd'hui. A travers elle, l'auteur évoque l'histoire des élites et du pouvoir qu'elles détiennent. ©Electre 2018

Cet ouvrage restitue les entretiens de l'auteure avec Silvio Marra, un ouvrier d'origine italienne employé des Forges de Clabecq, près de Bruxelles, des années 1970 à la fin des années 1990. Il témoigne des luttes menées au quotidien avec ses collègues pour améliorer leurs conditions de travail et empêcher la fermeture du site. ©Electre 2020

Une analyse de l'évolution des relations entre le Parti démocrate américain et les classes populaires. Les propositions de ce parti privilégient les classes sociales riches et cultivées, entraînant un clivage entre les franges de la population et une droitisation des Américains les plus pauvres.

Défense du principe de raison en politique démontrant qu'il est une condition indispensable pour asseoir la démocratie. L'auteur s'attache à contrer les idées reçues, notamment sur la raison comme vecteur d'intolérance, de dogmatisme et de refus de la multiplicité des points de vue. ©Electre 2018

Un recueil de textes, pour beaucoup inédits en français, de l'écrivain et militant anarchiste italien, couvrant quinze années d'engagement et de lutte contre le fascisme et le régime de Mussolini. ©Electre 2019

Commençant sous la forme d'un carnet de bord écrit au chevet d'un mère diagnostiquée Alzheimer, ce livre est une enquête menée à la première personne sur les spéculations des laboratoires pharmaceutiques, les projets mégalomaniaques d'entreprises comme Google ou Amazon et montre comment la santé devient un business où les nouvelles technologies sont omniprésentes. ©Electre 2017

Se fondant sur les théories développées par P. Valéry, l'auteur confronte poésie et pensée abstraite pour interroger la philosophie. Celle-ci est présentée ici comme une forme de sport de l'esprit. Electre 2015