Le chef-d'oeuvre de Richard Strauss est-il plus affaire de voix que de chef d'orchestre ? Cinq Elektra au fil des pays donnent cinq réponses contrastées.

Ce qui devait arriver arriva. On est sorti d'″Elektra″ selon Patrice Chéreau dans le même état que celui où nous avait mis sa ″Maison des morts″ présentée elle aussi à Aix il y a quelques étés : K-O debout, subjugué par un tel accomplissement, un art qui tient davantage de la catharsis que du théâtre.

"Une tragédie d'après Sophocle" : "Elektra", créé en 1909, n'est donc pas "Electre". Certes le livret d'Hofmannsthal suit le cours de l'histoire, du monologue désespéré de l'orpheline avilie à l'affrontement avec sa mère Clytemnestre, de la reconnaissance de son frère Oreste au matricide vengeur. Mais Nietzsche est passé par là, rompant avec la vision goethéenne d'une Antiquité apollinienne, et Freud, dont l'ombre plane sur la mère et les filles : "Elektra" ne serait pas tel que nous le connaissons sans la "Naissance de la tragédie" ou l'"Interprétation des rêves".

Avec l'opéra monstre de Richard Strauss, Patric Chéreau signe sa plus belle mise en scène lyrique et crée l'événement.

Sa dernière mise en scène au Festival d'Aix-en-Provence remonte à 2007. Patrice Chéreau est de retour avec la sanglante « Elektra » de Richard Strauss.

Bilan mitigé à Aix : Verdi malmené, Mozart mou, une recréation baroque sauvée par ses interprètes, mais une fabuleuse ″Elektra″ de Richard Strauss.

Alors que Patrice Chéreau et Esa-Pekka Salonen, l'été dernier à Aix, avaient donné une éblouissante "Elektra" de Richard Strauss, la production de l'Opéra Bastille suscite plutôt l'ennui. Un comble pour une oeuvre aussi forte !

L'"Elektra" de Strauss dans la mise en scène de Patrice Chéreau avait été le choc absolu du Festival d'Aix l'an dernier. Comment reprendre un tel spectacle après la disparition du maître ?