D'Alger à Bouira, d'Oran à Tiaret, les grandes villes s'embrasent. Les émeutiers, très jeunes, protestent, contre la hausse brutale du prix des produits de première nécessité. Ce mouvement insurrectionnel cache-t-il autre chose ?

Parfois compromis avec le pouvoir, les partis d'opposition suscitent la méfiance des Algériens. En butte à la répression, la contestation populaire ne trouve pas de traduction politique et le FLN prépare d'ores et déjà une solution interne au régime.

Depuis qu'un jeune s'est immolé par le feu, le 17 décembre 2010, la Tunisie connaît chaque jour des émeutes. Même climat tendu côté algérien, où l'on proteste contre un profond malaise social. Malgré la répression, la jeunesse reste très mobilisée, utilisant abondamment les réseaux sociaux pour réclamer aussi plus de liberté et de démocratie.

Des émeutes ont éclaté en Algérie au mois de janvier 2011, sans que le pays suive la trajectoire tunisienne. Mais elles rappellent que l'impression de retour à la normale après les années noires de la guerre civile est fragile, inégale (plus marquée dans l'ouest du pays) et précaire. Ce récit de voyage à travers le pays courant 2010 donne une vue de l'intérieur qui fait souvent défaut quand on se focalise sur les jeux opaques du pouvoir ou la captation de la rente pétrolière.

Les émeutes d'octobre 1988, avec leurs centaines de morts, ont été la première révolte majeure contre le système mis en place à l'indépendance. Elles reflétaient le refus de la dictature et des inégalités sociales, notamment parmi les jeunes, mais aussi les tiraillements au coeur même du régime.