Pendant trois ans, ils ont cherché. Des chansons. Des interprètes. Des lieux de tournage... Jacques Audiard, à la réalisation, Clément Ducol et Camille, pour la musique, ont repoussé leurs limites pour donner corps à l'histoire de ce narcotrafiquant devenu femme. Une comédie musicale qui les a tous galvanisés.

Une seconde Palme d'or pour Jacques Audiard, après "Dheepan", n'aurait pas manqué de panache et aurait permis de saluer comme il se doit la réussite magistrale de ce projet insensé : une comédie musicale sur un chef de cartel mexicain qui va au bout de sa transition pour refaire sa vie. Depuis la découverte de "Regarde les hommes tomber", il y ajuste trente ans à la Semaine de la critique, nous avons suivi avec passion la carrière d'un cinéaste qui avait débuté comme scénariste et continue à écrire ses films avec le plus grand soin.

Le film noir, le western, le drame... et maintenant une comédie musicale transgenre, "Emilia Pérez". Où le cinéaste explore avec toujours autant de passion les fragilités humaines. En conclusion de l'interview, la critique du film.

Récompensé de deux prix à Cannes, "Emilia Pérez" est une comédie musicale enthousiasmante se déroulant au Mexique où Jacques Audiard mêle transidentité, narcotrafic et recherche des disparus.

Première actrice transgenre récompensée par un prix d'interprétation à Cannes, l'Espagnole illumine le mélo musical de Jacques Audiard, "Emilia Perez". Rencontre avec une force de la nature.

Avec "Emilia Perez", Jacques Audiard réinvente ses formes de prédilection et en trouve de nouvelles, toujours plus expérimentales et baroques, à l'image d'un cinéaste taillé dans les contrastes et les mélodies dissonantes. En toile de fond, une question : et si, avec ce dernier film mutant, Jacques Audiard avait livré son oeuvre la plus personnelle ? Celle qui raconte enfin ses angoisses, ses doutes, et commence à percer la carapace du plus mystérieux des cinéastes français ?

Prix du jury et d'interprétations féminines (au pluriel, pour Zoe Saldana, Karla Sofia Gascon, Selena Gomez, Adriana Paz) à Cannes, "Emilia Perez", est une histoire d'ogre qui se transforme en princesse. Un conte mais pas pour enfants, avec des flingues, des doigts coupés et des femmes de ménage qui chantent du Brassens en espagnol. Si vous vous y perdez, c'est (un peu) fait exprès. Sommaire. "Emilia Perez", une héroïne pas très discrète. Jacques Audiard : "Toucher la limite du vraisemblable". La preuve par quatre.

L'actrice incarne Emilia Perez dans le dernier Audiard. Un mélange des genres qui fait écho à l'histoire intime de celle qui fut jadis Carlos Gascon.