Pendant quinze ans, Jean-Claude Pautot a vécu caché. Reconnu coupable de braquages, il a pris une fausse Identité, ouvert un hôtel en Allemagne, joué les touristes en Espagne... Avec la peur au ventre. Comment vit -on sous la menace ? Comment rêve-t-on quand le coeur est aussi lourd qu'un casier judiciaire ?

Les images de leur arrivée à l'aéroport de Sofia avec Cécila Sarkozy avaient marqué les esprits. Le 24 juillet 2007, les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien détenus depuis 1999 dans les geôles libyennes du colonel Khadafi étaient libérés. La fin d'un calvaire pour un crime - l'inoculation du virus du sida à des centaines d'enfants - qu'ils n'avaient pas commis. Depuis, chacun a cherché à se reconstruire, avec plus ou moins de succès.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, quitter la prison relève de l'épreuve. Les gestes quotidiens, le vocabulaire, les horaires... Tout doit être réappris, sans aide ou presque. La réinsertion devient un parcours du combattant. Enquête sur ceux qui rêvent de normalité et qui, même libres, continuent à être enfermés.

C'est une parole rare, presque inexistante aujourd'hui, que nous livrent Serge Portelli et Marine Chanel dans "La Vie après la peine". Le magistrat et la journaliste ont recueilli les témoignages de quatorze anciens prisonniers, hommes et femmes, qui ont passé trois, cinq ou vingt ans derrière les barreaux. Ces ex-détenus aux profils très différents racontent, le plus souvent à la première personne, leur parcours, comment ils ont vécu la captivité et, surtout, comment ils vivent depuis leur libération.