Les exploitations agricoles collectives prennent de l'ampleur en 2022, particulièrement chez les nouveaux agriculteurs, généralement sous la forme de Scop (société coopérative et participative). Etre plusieurs facilite l'investissement initial puis le travail quotidien (répartition du travail, entraide, mutualisation du matériel), tout en multipliant le nombre d'activités mises en place afin de réduire la pression économique ou les aléas climatiques. Le travail collectif offre également plus de confort aux agriculteurs, qui peuvent diminuer leur nombre d'heures.

Ferme du village, exploitation familiale... l'agriculture a longtemps été collective. C'est au cours du XXe siècle qu'elle s'industrialise, se mécanise et s'individualise, à tel point qu'aujourd'hui les exploitants français sont quatre fois moins nombreux qu'il y a quarante ans. Les anciens peinent à trouver des successeurs. Les plus jeunes craignent l'isolement et le travail incessant. Pour contrer cette crise de vocations, de nouvelles structures voient le jour, les fermes collectives, où paysans et paysannes retrouvent la convivialité et l'esprit d'entraide.

À Jemna, aux portes du Sahara, sur les terres de leurs ancêtres spoliées par les colons français puis par l’État tunisien, les habitants ont repris la main sur la production de 13 000 palmiers dattiers. Depuis les événements de 2011, ils la gèrent collectivement.