C'est une profession en crise, déboussolée. Ces dernières années, les patientes les ont bousculés : quand elles ne dénonçaient pas la maltraitance verbale ou les violences obstétricales, elles remettaient en cause la prescription de pilule ou le stérilet hormonal. Pour les médecins qui ont choisi cette spécialisation par conviction féministe, le coup est rude. Difficile pour autant d'ignorer ce vaste mouvement de libération de la parole. Et, si certains s'entêtent à n'y voir qu'un "gynéco bashing", d'autres se saisissent de l'occasion pour faire évoluer leur pratique.

Depuis l'émergence du mouvement #Me Too il y a un an, notre pays a lui aussi été secoué par plusieurs affaires rendues publiques. Un travailleur sur quatre déclare se sentir victime de comportements inappropriés. Dès lors, il est urgent de mettre en place des mesures préventives.

"Une fille qui l'ouvre, ce serait normal", chante Angèle en balançant son quoi. Sauf que celles qui le font sont souvent attaquées sur leur physique, leur intelligence, leur vie sexuelle, comme vient encore de l'illustrer le cyberhacèlement contre l'une de nos journalistes. Décryptage de l'inégalité des femmes et des hommes face, aussi, à l'insulte.

Le présentateur aux dreadlocks attire près de deux millions de téléspectateurs à chaque diffusion de Dans les yeux d'Olivier sur France 2. Son émission rompt avec l'invisibilité récurrente des "gens d'en bas" dans l'espace public. Parmis eux, beaucoup de femmes qui témoignent des violences perpétrées par des hommes. Il en a tiré un livre où l'on découvre comment les relations compliquées entre sa mère et son père ont construit l'homme à l'écoute de la vérité qu'il est dévénu.

Le scandale Weinstein délie les langues, la chasse aux "porcs" est grande ouverte sur Twitter. Elle remue aussi les consciences en Belgique.

Cet été, le débat autour de la pratique de l'épisiotomie lors d'un accouchement fut très vif en France. En Belgique, Marie-Hélène Lahaye tire déjà la sonnette d'alarme à propos des violences obstétricales depuis quatre ans, sur son blog Marie accouche là.

Six semaines après qu'a éclaté l'affaire Weinstein, des femmes continuent de s'insurger contre les violences dont elles sont victimes. Pour les experts, c'est un vrai moment de bascule.

Laurence Rosier milite pour tous les sujets qui fâchent : l'écriture inclusive, la féminisation des titres et des fonctions, une certaine idée de la galanterie et même de la pornographie. Ce qui vaut, sur les réseaux sociaux, que cette prof de l'ULB fréquente assidûment, d'être couverte d'insulte, sa spécialité en tant que linguiste...

Une troisième femme a porté plainte, le 7 mars, contre le prédicateur Tariq Ramadan. Un nouveau dossier, où viols, violences et emprise tissent la trame d'un long cauchemar.