Lucio Fontana (1899-1968) fut longtemps célébré pour ses toiles fendues ou constellées de trous. Mais des spécialistes comme Luca Massimo Barbero, conservateur à la Peggy Guggenheim Collection de Venise, et l'exposition de ses sculptures, proposée à Mantoue, nous livrent l'image d'un artiste baroque et radical tout à la fois.

Peintre, sculpteur, céramiste, Lucio Fontana (1899-1968) est célèbre pour ses monochromes fendus des années 1960. En deux cents oeuvres, la rétrospective du musée d'Art moderne de la Ville de Paris révèle toute la complexité de l'artiste, entre abstraction et figuration, concept et matière.

Ici, plus de deux cents oeuvres très différentes, parfois contradictoires, de l'artiste Lucio Fontana (1899-1968) surprennent ; elles émeuvent. Elles interrogent la notion ambiguë de l'espace, celle des matières malmenées et métamorphosées, celle de nouveaux corps picturaux.

Ennemi juré du bon goût, l'artiste italo-argentin (1899-1968) a perforé ses toiles et sculptures, les a entaillées, lacérées, maltraitées en un geste aussi radical que transgressif. Aujourd'hui mythique, son oeuvre laisse éclater toute sa sensualité à Paris via une rétrospective. Sublime.

Des couleurs, de l'espace et quelques balafres. La vie de Lucio Fontana (1899-1968) ressemble à son oeuvre qui, sous des dehors légers, voire frivoles, cache une trajectoire imparable et un discours de la méthode.

Parallèlement à la rétrospective que le Musée d'art moderne de la Ville de Paris consacre à Lucio Fontana du 25 avril au 24 août 2014, la galerie Tornabuoni Art, considérée comme la plus importante au monde pour l'art italien d'après-guerre, présente également une exposition de l'artiste italien (1899-1968) avec un événement : la révélation d'une toile importante jusqu'alors inconnue. Michele Casamonti qui est à la tête de six adresses de la galerie (quatre en Italie, une en Suisse et une à Paris) explique sa découverte.

Le Musée d'art moderne confirme que l'artiste italien n'est pas simplement le "maître des toiles fendues".

Tout Lucio Fontana remis sur orbite dans une rétrospective à Paris, qui n'oublie pas que l'artiste italien, inventeur du spatialisme, était d'abord, avant de fendre la toile, un céramiste.

Titres recensés : deux avenirs au Palais de Tokyo ; la fin du tableau par Lucio Fontana.