Expulsions d'étudiants gabonais, reportage télévisé sur le patrimoine d'Omar Bongo Ondimba... les tensions se multiplient entre Paris et Libreville. Reste à savoir s'il s'agit d'une brouille passagère et d'une crise plus profonde.

Fidèle du président Nicolas Sarkozy, le nouveau secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, connaît peu le continent mais sait comment parler à ses dirigeants. Avec diplomatie et sans états d'âme.

Les relations entre Libreville et Paris se détériorent. A tel point que les proches d'Omar Bongo Ondimba demandent la révision des accords de défense entre les deux pays.

La mort du président du Gabon signe la fin d'une époque

Le scrutin présidentiel du 30 août 2009 est imprévisible. Et plonge la France, suspectée de soutenir en catimini Ali Bongo, dans un réel embarras.

Depuis l'indépendance, petits services et grosses affaires ont ponctué les relations entre Paris et Libreville. La France n'a jamais hésité longtemps avant d'y envoyer ses paras, et les présidents gabonais, Léon Mba d'abord, puis Omar Bongo Ondimba, ont su se montrer reconnaissants.

Tenté un temps de rompre avec la Françafrique, Sarkozy recule : les intérêts français l'emportent une fois de plus sur la démocratie.

Le président Omar Bongo est décédé le 8 juin 2009 à Barcelone. Sur le continent, beaucoup lui reprochaient de trop défendre les intérêts de la France

Le président gabonais disparu, il est peu probable que les rapports entre la France et l'Afrique changent. Les intérêts bien compris des uns et des autres favorisent le statu quo

A l'issue de la présidentielle du 30 août 2009, Ali Bongo, élu avec 41% des suffrages, a succédé à son père. Mais son élection est plus contestée que jamais. Beaucoup d'Africains y voient une nouvelle victoire de l'influence française

Dans une lettre ouverte publiée à l'occasion du passage de François Fillon à Libreville, des représentants gabonais de la société civile dénoncent un ″lien ombilical″ entre leur pays et la France.