Il y a quelque chose de l'ours chez Stephen Frears, réalisateur très anglais de longs-métrages iconoclastes mais toujours dans l'air du temps : My Beautiful Laundrette, Les Liaisons dangereuses, The Queen, entre autres films... D'une voix caverneuse, il répond souvent par oui ou par non aux questions des journalistes et ne fait guère mystère de l'ennui que lui inspire l'indispensable exercice de promotion. A Paris pour évoquer son dernier film, Tamara Drewe, une truculente comédie de moeurs qui sortira en salles le 14 juillet 2010, il a ouvert sa porte à L'Express pour parler. Avec son coeur.

Stephen Frears aime varier les genres. Son dernier film, Chéri, est une adaptation du célèbre roman de Colette. Une histoire d'amour subversive dans la lignée de Max Ophuls et Vincente Minnelli.

Le réalisateur de The Queen adapte Tamara Drewe, la BD culte de l'Anglaise Posy Simmonds. Une comédie bucolique et insolente, avec Gemma Artenton dans le short d'une journaliste qui revient faire tourner les têtes dans sa campagne natale.

Dans "The Program", Stephen Frears lève le voile sur Lance Armstrong, plus grand coureur cycliste des années 2000 ou plus grand tricheur de l'histoire du sport, au choix. Ou les deux. Avec son humour particulier, le réalisateur revient sur ce personnage d'arnaqueur stupéfiant.

La comédie en costumes, que ce soit La Veuve joyeuse, Le Plaisir ou La Vie privée de Sherlock Holmes, s'est souvent prêtée à une critique condescendante, quitte à ce qu'elle soit réhabilitée des années plus tard. Le luxe et la légèreté cachent en effet à beaucoup un fond plus grave, voire cruel. Le dernier film de Stephen Frears, Chéri, qu'il place lui-même dans la lignée des maîtres du genre, Lubitsch, Ophuls et Wilder, ne manquera pas de susciter les réserves habituelles.

Année Stephen Frears : un film hors compétition à Cannes, "Muhammad All's Greatest Fight" (production HBO, destinée aux salles), et, à Venise, "Philomena", couronné par le prix du meilleur scénario pour Steve Coogan.

Stephen Frears est connu pour l'étendue de sa palette. Entre deux films à sujet contemporain, "The Deal" et "The Queen" (en cours d'achèvement), il signe "Madame Henderson présente", évocation de deux fortes personnalités du monde du spectacle, dans le Londres de la fin des années 30 et de la période du Blitz.

En 35 ans de carrière, le réalisateur britannique a reçu de nombreux prix et connu de grands succès publics, récemment pour "The Queen". En 2004, il est venu à Cannes parler de son oeuvre.

Son adaptation de la BD Tamara Drewe, dont l'héroïne est campée par la délicieuse Gemma Arterton, a séduit Cannes par son humour irrésistible. Retour avec le réalisateur de The Queen et des Liaisons dangereuses sur les bases de sa passion pour le 7e art.