C'est un gentleman de la direction d'orchestre, invité des plus grandes phalanges mondiales. Mais sir John Eliot Gardiner, qui s'est fait tout seul, reste farouchement indépendant. A 67 ans, il se consacre essentiellement aux ensembles qu'il a créés, le Monteverdi Choir, les English Baroque Soloists et l'Orchestre révolutionnaire et romantique. Cet automne, c'est sur son propre label, Soli Deo Gloria, qu'il publie les derniers volumes de sa série de cantates sacrées de Bach enregistrées lors du Bach Cantata Pilgrimage, en 2000?

Un an après avoir dirigé Carmen de Bizet, John Eliot Gardiner retrouve l'Opéra Comique pour un autre chef d'oeuvre de l'art lyrique, Pelléas et Mélisande de Claude Debussy. Au cours d'un entretien, il revient sur ses liens avec le répertoire français, tissés lors de sa formation avec Nadia Boulanger, ainsi que sur son parcours très éclectique.

Le magazine "Gramophone" présentait, il y a quelques années, un classement des meilleurs choeurs. Exercice absurde en soi, mais vainqueur évident : le Monteverdi Choir, pour sa haute virtuosité et sa polyvalence sans égales, pour ce nouveau style choral proprement inventé par John Eliot Gardiner.

L'intégrale de son "pèlerinage Bach" paraît dans un coffret de 56 CD et son Monteverdi Choir fête ses cinquante ans d'existence... L'occasion d'un bilan avec l'un des chefs les plus passionnants et éclectiques de notre temps.