Eternel militant de la gauche radicale, le Premier ministre a commis dans son bras de fer avec l'Europe sur la question de la dette plusieurs erreurs tactiques et stratégiques dont les conséquences risquent d'être lourdes.

Trois semaines après les élections législatives, le gouvernement de gauche radicale bénéficie d'un soutien quasi unanime. Reportage dans la capitale grecque où le Premier ministre, Alexis Tsipras, est présenté comme le héros qui saura triompher de la rigueur européenne.

Avec 35,4% des suffrages pour son parti aux législatives, le Premier ministre grec Alexis Tsipras vient de remporter sa troisième élection de l'année. Mais l'enthousiasme de janvier, lors de son accession au pouvoir, a laissé place à une certaine défiance, palpable dans les rues d'Athènes.

Malgré des promesses en faveur des droits des homosexuels, les partis progressistes peinent à mettre en application leurs bons sentiments. Pire, ils cèdent du terrain aux discours homophobes sans vraiment réagir.

Au cours des dernières années, l'ancien meneur de la gauche radicale s'est modéré en apprenant l'art du compromis politique, au risque de s'aliéner l'aile gauche de son parti.

Lors des élections législatives grecques de mai et juin 2012, la plupart des médias n'ont pas accordé la place qu'elle méritait à la véritable surprise de ces scrutins : la percée de Syriza, la coalition de la gauche radicale, passée en cinq semaines de 16,8 % à 26,9 %.

En Grèce et en Espagne, la progression d'une gauche opposée aux politiques d'austérité encourage les partisans d'un changement de cap de l'Union européenne. De plus en plus formel, le débat démocratique y gagnerait beaucoup. L'affrontement culturel et religieux, le "choc des civilisations" que les auteurs des attentats de Paris ont voulu déchaîner, reculerait alors d'autant.