Réseaux. Les Loups gris et autres ultranationalistes turcs militent aussi en France.

Cent ans après l'extermination de plus de 1 million d'Arméniens, les autorités turques persistent à nier la volonté de destruction planifiée d'un peuple. Pourquoi ? La question avive la mémoire des descendants des survivants, mais elle recouvre aussi des enjeux politiques et stratégiques majeurs.

Avocate, elle s'est longtemps pensée turque avant de se découvrir arménienne. Elle avait 24 ans quand sa grand-mère lui a révélé son histoire. Dans un Etat qui ne reconnaît pas le génocide, elle a appris à vivre une identité double et se bat pour la reconnaissance du non-dit.

L'arrestation et l'exécution des élites intellectuelles arméniennes d'Istanbul dans la nuit du 24 au 25 avril 1915 marquent le début du génocide. En quelques mois, les deux tiers des Arméniens de l'Empire ottoman, soit environ un million trois cent mille personnes, disparaissent. Depuis cent ans, toutes les minorités de Turquie payent le prix de l'impunité et des dénégations de l'Etat.