En pantoufles mais pas pantouflard, Chilly Gonzales revient avec le troisième volet de ses "Solo Piano". Entre références érudites et dédicaces en clins d'oeil, un album d'une cohérence et d'une fluidité infinies.

Il a joué du piano debout ou allongé, rappé comme Eminem, collaboré avec Daft Punk et la chanteuse Feist... A 46 ans, le Canadien Jason Beck, alias Chilly Gonzales, n'a rien abandonné de son goût pour la discipline ni de sa quête de liberté. Le troisième opus de ses ''Solo Piano'' sort un mois avant un documentaire qui consacre le parcours à part de ce personnage excentrique de la pop.

La plume la plus caustique de la pop anglaise s'associe au plus extravagant des pianistes le temps d'un album. L'élégant "Room 29" convoque les fantômes de Hollywood et remonte à l'origine de l'industrie culturelle.

Toujours aussi prolifique, le Canadien Chilly Gonzales sort un album de reprises de chansons de Noël (Wham!, Mariah Carey, Purple Mountains), tout en publiant son premier livre autour des "Plaisirs (non) coupables" en musique. Une double occasion de converser avec le plus grand "entertainer" de sa génération.

Le pianiste canadien publie son premier disque en français, avec, entre autres, Juliette Armanet et Richard Clayderman. Confidences d'un "vrai céfran" qui "'French Kiss" la langue de Molière.

Il cite Molière, Baudelaire et... Flaubert, qu'il fait rimer avec camembert ! A 51 ans, le compositeur-chanteur canadien n'a décidément pas sa langue dans sa poche. Avec ce nouvel album joyeusement potache, il drague ouvertement le public français. Sait-on jamais, sur un malentendu ?

Sur un album inspiré et entièrement interprété dans "la langue de Baudelaire et Bangalter" le Canadien paie enfin son tribut à la France, qui l'a tant acclamé depuis les années 2000. Rencontre avec l'entertainer stakhanoviste Chilly Gonzales, revenu s'installer à Paris.