L'adjectif qui décrirait le mieux Robert Guédiguian, c'est "fidèle". Fidèle à ses idées, celles d'un communisme sans soviétisme ; fidèle à ses amitiés, qui font qu'il travaille avec la même "tribu", choisie depuis quarante ans, qui s'élargit au fil du temps ; fidèle à ses racines marseillaises dont il a gardé l'accent rugueux. La preuve à travers quelques films, dont "Marius et Jeannette", qui l'a révélé en 1997 au grand public.

Avec "la Ville est tranquille", il nous a semblé que Robert Guédiguian réalisait son meilleur film depuis "Marius et Jeannette" ; meilleur même que ce dernier, pour certains d'entre nous.

Dans "Le Promoneur du Champ-de-Mars", le nouveau film de Robert Guédiguian, Michel Bouquet incarne de façon stupéfiante l'ancien président de la République. Comment est-il parvenu à percer à ce point le mystère d'un homme aussi secret que François Mitterrand ?

Depuis le triomphe de "Marius et Jeannette", il y a six ans déjà, Robert Guédiguian a manifestement changé de statut.

Neuf ans après la mort de François Mitterrand, le gageure semblait insurmontable : on imaginait mal un comédien - fut-il génial, et Michel Bouquet l'est - s'approprier la silhouette du défunt président pour lui redonner vie.

Ils sont les pierres angulaires du "Promeneur du Champ-de-Mars". Le premier joue Mitterrand au seuil de la mort ; le second, un journaliste recueillant ses confidences. Dialogue de deux comédiens au sommet de leur art.

Le cinéaste Robert Guédiguian s'engage en faveur des huit syndicalistes récemment condamnés à de la prison ferme dans le cadre d'une "séquestration" datant de 2014. L'ultime symbole à ses yeux des reniements de la gauche au pouvoir.

Après quelques films réalisés à droite et à gauche (enfin, plutôt à gauche), Robert Guédiguian retrouve ses fondamentaux et nous livre une nouvelle chronique marseillaise au titre trompeur : ″Les Neiges du Kilimandjaro″.

Il y a près de dix ans, "Le Voyage en Arménie" ouvrait de nouveaux horizons dans l'oeuvre de Robert Guédiguian. Comme une prise de conscience que l'être humain est aussi constitué par ses racines. "Une histoire de fou" poursuit cette réflexion en revenant sur le traumatisme majeur du peuple arménien, celui du génocide perpétré par les Turcs il y a tout juste un siècle et dont l'enfouissement dans les mémoires a débouché sur la violence des années 70 et 80.

Ils étaient arméniens, hongrois, juifs et communistes. Tous sont morts pour la France, dont la police les livrait aux nazis. Avec l'Armée du crime, Robert Guédiguian rend un bel hommage à ces combattants de la liberté

Le cinéaste marseillais de « Marius et Jeannette » met en scène la rupture de la mémoire ouvrière intervenue dans les années 1980.