En 1940, Joliot-Curie et Kowarski ont besoin d'oxyde de deutérium ou eau lourde pour mener à bien leurs expériences. Mais l'unique stock mondial a été fabriqué par la Société norvégienne d'azote. La veille de l'invasion de la Norvège par les nazis, le 2e bureau français reçoit pour mission de déjouer les plans des Allemands. Récit de cet épisode de l'histoire.

Père de famille sans expérience militaire, Philippe Kieffer fonde et commande, à partir de 1942, le 1er bataillon de fusiliers marins commandos. Cette unité de la France libre est la première unité de commandos marine de l'armée française. Formés au redoutable camp d'Achnacarry en Écosse, lui et ses « bérets verts » mènent des raids secrets sur les côtes européennes entre 1942 et 1944. Le 6 juin 1944, ils sont les seuls Français à débarquer sur les plages normandes aux côtés des Alliés. En première ligne durant toute la bataille de Normandie, les commandos français, après quelques semaines de repos, repartent à l'assaut le 1er novembre 1944. Ils participent à l'opération Infatuate : l'attaque de l'île de Walcheren aux Pays-Bas, un « des faits d'armes les plus courageux et les plus audacieux de toute la guerre » pour le général Eisenhower. Paru une première fois en 1948, Béret vert est un ouvrage fascinant : le premier témoignage d'un de ces commandos, celui de leur chef. À l'heure où les hommes du « Commando Kieffer » sont devenus un symbole, que les discours officiels en font l'incarnation de la France le 6 juin 1944, il importait de rééditer et présenter ce texte fondateur.