C'est au coup par coup que le chef de l'Etat a annoncé la composition du gouvernement, entre fin décembre et début janvier. Un gouvernement d'union au sein duquel les grands équilibres régionaux ont été respectés.

Réformer le pays tout en ménageant la coalition qui lui a permis d'accéder au pouvoir... C'est l'exercice difficile auquel se livre, depuis bientôt trois mois, le nouveau chef de l'Etat.

Remise en ordre du pays, relance de l'économie, situation politique... Le nouveau chef de l'Etat guinéen parle sans détour pour sa première grande interview. Volontariste et énergique, ″sur tous les fronts″, il promet ″la fin de l'anarchie″.

Quinze mois après l'investiture d'Alpha Condé, les réformes s'engagent et la croissance repart, timidement. Reste à passer le premier test démocratique, celui des législatives, prévues en juillet 2012.

Officiellement, il est toujours en convalescence. Mais cela fait des mois que l'ancien chef de la junte, en exil forcé au Burkina Faso, a récupéré. Aujourd'hui, Moussa Dadis Camara est bien décidé à profiter de la vie.

Convaincu que lui seul peut redresser la barre, le président de la République a répondu aux questions de ″J.A″. Avec toujours le même franc-parler, qu'on l'interroge sur la situation au Mali, sur son bilan ou sur les critiques - sévères - que lui adressent ses opposants.

Le chef de l'Etat a fini par lâcher le président de la Commission électorale, dont l'opposition exigeait la démission. Mais entre Alpha Gondé et ses adversaires, la méfiance demeure forte.

Malgré ses richesses minières et son sol fertile, la Guinée est devenue l'un des pays les plus pauvres d'Afrique. La faute en revient à deux générations d'hommes politiques incapables et corrompus.

En vingt-deux ans de pouvoir, le président Lansana Conté a ruiné un pays qui avait tout pour être l'un des plus riches d'Afrique. Pour le journal sénégalais "Sud Quotidien", il doit s'effacer. En douceur, mais vite.

Lansana Conté, pour le "Journal du Jeudi", c'est une sorte d'"Ubu président". Même les députés de sa majorité semblent aujourd'hui se détourner de "ce dinosaure de la politique".

En prétendant que des troupes étrangères s'apprêtent à envahir le pays, les hommes de la junte voudraient bien détourner l'attention du peuple des élections prévues à la fin de l'année 2009