A de nombreuses reprises, le chef s'était confié à "Classica". A chaque fois, il s'entretenait avec passion de sa méthode, de son répertoire, de ses disques, en commençant par revenir sur ses débuts à Vienne dans les années 1940...

En guise de testament, le chef d'orchestre livre une interprétation de Beethoven pleine de furie. Somptueux.

Le chef d'orchestre autrichien avait annoncé son retrait de la vie musicale le 5 décembre 2015.

Un quart de siècle après le choc de 1991, Nikolaus Harnoncourt annonçait une nouvelle intégrale Beethoven, cette fois avec l'ensemble « historique » par excellence, le Concentus Musicus Wien. Immobilisé, le chef devra s'arrêter à cet album testamentaire. Attachez vos ceintures, le retour va secouer !

Deux mois après Pierre Boulez, un autre phare du XXe siècle s'est éteint. Nikolaus Harnoncourt, violoncelliste, fondateur du Concentus Musicus Wien et chef d'orchestre, nous a d'autant plus éblouis qu'il voyait autour de lui un monde sombre dont seul l'art, "cordon ombilical avec le divin", nous extrait. Sa soif de musique embrassait Monteverdi, Biber, Vivaldi, Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Bruckner et Berg, l'opéra enflammait son esprit autant que la musique de chambre.

Esthète curieux à la recherche des chefs-d'oeuvre inconnus du répertoire, c'était surtout un passeur, un « phare » pour reprendre l'expression baudelairienne. Sans doute malgré lui, Harnoncourt demeure aujourd'hui l'une des icônes musicales les plus marquantes et révolutionnaires du XXe siècle.