Passionné et engagé, Edgar Morin le demeure. Désormais centenaire, l’ancien résistant vibre encore pour nous alerter sur les dangers encourus par la biosphère, pour critiquer l’avidité d’un capitalisme mondialisé obsédé par le profit, pour prévenir la propagation d’un nouveau totalitarisme de surveillance. Ce numéro du "1" revient en sa compagnie sur le parcours et l’oeuvre de ce franc-tireur intellectuel, philosophe et sociologue, qui n’a jamais cessé de s’intéresser au monde et à son temps. Sommaire. "Je suis né trop tôt dans un monde pas encore né", entretien avec Edgar Morin.

Le Français Edgar Morin, l'Allemand Jürgen Habermas, l'Américain Henry Kissinger, le pape François. Quatre grandes voix. Un peu chevrotantes. Mais, justement, ces "vieilles figures" de notre Histoire confrontent au présent leur expérience du tragique - pour certains d'entre eux la Seconde Guerre mondiale - afin de faire entendre un discours différent sur la guerre russe-ukrainienne, un propos dissonant dans ce concert de paroles... parfois un peu trop univoques.

Porter la plume dans la plaie avec intrépidité, tenir en respect les préjugés du temps, ne pas céder à l’esprit de chapelle : tout Hannah Arendt était là. Comment cette rescapée de la persécution des Juifs d’Europe s’en était-elle sortie ? Par quels détours était-elle devenue cette figure intellectuelle remarquable ? Ce numéro du "1" cherche à répondre à ces questions et à bien d’autres. Un fait certain : après la Shoah, la vie d’Hannah Arendt devient tout entière politique.