Dans "Treatise on Probability" (1921), John Maynard Keynes différenciait le risque de l'incertitude. Selon lui, le risque est de l'incertitude "structurée par des probabilités objectives". Le risque est une dimension importante dans ce qu'on appelle les "sciences dures" (ou sciences de la nature), comme la mécanique quantique, mais pas l'incertitude. La situation est radicalement différente en ce qui concerne des sciences comme l'écologie, la climatologie ou encore la médecine qui sont intrinsèquement incertaines - même partiellement - donc non probabilisables objectivement.

Né de la découverte par les Occidentaux du jeu de dés (al-zahr) qui se pratiquait dans le monde arabe, le hasard évoque, au XIIe siècle, la chance, que l'on devait alors comprendre comme la volonté des dieux. Mais à la fin du XIXe siècle, les économistes découvrent que la notion de « hasard » dissimule une série d'événements réguliers dévoilant une sorte de déterminisme. La notion de « risque », elle, est apparue au XVIe siècle et c'est au XXe siècle que celui-ci se distingue de la notion d'incertitude.

Si l'existence du réchauffement climatique n'est plus sérieusement contestée, l'incertitude sur son ampleur a conduit certaines personnalités à contester... l'ampleur des mesures à prendre.