Revenant sur les racines de l'émergence du FIS en Algérie, Séverine Labat brosse le tableau d'une société algérienne en crise qui a trouvé dans l'islamisme politique, un moyen d'expression et de canalisation de son mal être.

Alger soumise à la terreur des interdits islamistes, Alger qui jeûne le jour dans l'oppression et qui n'attend plus la grande fête de la nuit... Voyage au coeur d'une ville si belle et que l'espoir a désertée.

C'est aux Algériens qu'il appartient de constituer une force jeune, composée d'hommes et de femmes, qui saura rassembler autour d'une nouvelle charte les patriotes soucieux de redonner vertu à la démocratie et de sauver l'islam de l'islamisme.

On croit à tort que l'islamisme est une apparition récente en Algérie. En fait, son développement date de l'entre-deux-guerres, sous l'égide des ulémas. Et surtout, comme l'explique Séverine Labat, le FLN a toujours entretenu avec lui des rapports troubles, jusqu'à appliquer en grande partie son programme.

En assouplissant les conditions de détention d'Ali Benhadj et Abassi Madani, le président algérien espère entamer un processus de "domestication" politique du FIS. Mais les islamistes exigent sans cesse de nouvelles concessions.

Numéro deux du Mouvement pour la République qui prône la "troisième voie", Khalida Messaoudi en appelle, avec désespoir, à tous les démocrates.

Alors qu'en Algérie l'islam est religion d'Etat, un phénomène inquiète les autorités : de plus en plus de citoyens, surtout kabyles, sont séduits par le message des Eglises évangéliques. Dans une société très traditionnelle, ces conversions demeurent un tabou.