Pour le grand écrivain libanais, le drame du Proche-Orient tient au fait que chacun revendique "sa part de terre et sa part de ciel".

Les frappes aériennes et l'offensive terrestre lui ont sans doute porté des coups sévères. Mais, en plus d'un mois de combats, jamais l'armée israélienne n'est parvenue à mettre en déroute la guérilla islamique.

Alors que la diplomatie internationale piétine, les dirigeants israéliens entendent poursuivre leurs objectifs "sans limite de temps". Mais des voix commencent à s'élever, y compris parmi les militaires, pour critiquer la stratégie suivie et réclamer un cessez-le-feu.

Quand les Israéliens lancent des attaques, a affirmé Shimon Peres, ils font la différence entre les cibles civiles et militaires. Ce n'est pas ce qu'a constaté Jean-Paul Mari à Cana et dans les autres villages de la région de Tyr, comme à Houshn où Riath Jumaa, qui vient de perdre sous les bombes sa mère, sa femme et ses deux filles constate : "Aux yeux du monde, on ne vaut pas grand chose".

C'est probablement pour aider son protecteur et modèle iranien, en difficulté aux Nations unies sur le dossier nucléaire, que le Hezbollah a choisi de réchauffer un front tiède depuis six ans. Et c'est sans doute pour rétablir une capacité de dissuasion indispensable à la stratégie de retraits unilatéraux du gouvernement Olmert qu'Israël inflige au Liban une punition qui le ramène vingt ans en arrière.

Plus Israël tuera de civils, plus il produira de réfugiés, plus grande sera la colère du peuple arabe. La riposte actuelle n'est pas une méthode pour conquérir la paix ou la sécurité, estime l'un des signataires israéliens des accords de Genève de 2003.