L'un est ambitieux et aime prendre des risques. L'autre est discret et s'est forgé dans l'ombre de l'ancien président Tandja. Mahamadou Issoufou et Seini Oumarou s'affronteront dans les urnes, le 12 mars 2011 pour le second tour de la présidentielle.

Le 7 avril 2011, le nouveau président, Mahamadou Issoufou, prend ses fonctions. La junte a joué le jeu. Au tour de la future équipe civile de tenir ses promesses de campagnes.

Ils ont presque le même âge, ils ont percé en politique au même moment, l'histoire les a parfois rapprochés... Mais rien ne va plus entre le président Issoufou et son ancien allié devenu son plus grand rival, Hama Amadou. Et la présidentielle de 2016 n'y est pas pour rien.

Malgré les turbulences qui affectent la région et les menaces terroristes qui planent au nord comme au sud, le pays est en paix. Et Mahamadou Issoufou a eu les coudées franches pour tenter de répondre aux attentes de ses concitoyens. A quatre mois de la présidentielle et des législatives, bilan du quinquennat socialiste. Sommaire. C'est l'heure des comptes. La tactique du moindre mal. En rangs serrés contre Issoufou. Ceux qui vont compter en 2016. Halte ! On ne passe plus. Interview d'Alma Oumarou : "Nous avons choisi le libéralisme, pas l'anarchie". Fini le désert numérique.

Mahamadou Issoufou a frôlé la majorité absolue au premier tour. L'heure est aux petites alliances et aux grandes manoeuvres. Et à ce jeu-là, le président sortant a une longueur d'avance sur son challenger, Hama Amadou.

Face à la menace de chaos brandie par l'opposition, le chef de l'Etat nigérien tout juste réélu prône l'apaisement. Un geste aussi destiné à rassurer la communauté internationale.

Le patron du Moden Lumana Fa, qui vise la présidentielle de 2016, a claqué la porte de la coalition au pouvoir. Et se proclame premier opposant au président Issoufou.

Assassinat de deux journalistes, libération des otages d'Arlit, négociations difficiles avec les Touaregs... IBK est fragilisé sur son territoire tandis qu'Issoufou apparaît comme l'homme fort d'une région livrée aux bandes barbares rendues folles par la surenchère des rançons.

Alors que le sortant Mahamadou Issoufou promettait le K.-O. au premier tour, c'est l'opposant Hama Amadou, de sa cellule, qui le contraint à un second tour. Une configuration inédite.