Paul Jorion tient son blog intitulé ″Le temps qu'il fait″. Un exercice goûté par plus 235 000 visiteurs en septembre 2010, faisant de lui l'animateur du premier blog économique français.

L'anthropologue invente un nouveau statut social de l'intellectuel : blogueur rétribué par son public.

Ce dixième ouvrage de Paul Jorion, qui se présente comme anthropologue et sociologue plutôt que comme économiste, offre un curieux mélange d'autosatisfaction, d'analyses techniques, et enfin d'interprétations provocantes et de critiques radicales de la ″science″ économique en général. Il pose cette question essentielle : que peut faire la pensée économique pour dégager l'économie et la société mondiales des difficultés dans lesquelles elles ne cessent de s'enfoncer ?

Découvert par Jacques Attali, publié par Pierre Nora, cet anthropologue-économiste a toujours un coup d'avance sur la réalité.

Deux économistes discutent avec un journaliste pour « penser l'économie autrement ». L'ouvrage peut sembler biaisé, un peu éclectique, parfois même désordonné : en réalité - à l'exception d'un chapitre sur le thème « travail et emploi » et de sa conclusion -, il est centré pour l'essentiel sur l'économie financière et la macroéconomie ; mais il est indéniablement riche de connaissances, d'expérience et de réflexion. Cette exigence d'un changement de la pensée se fonde sur une critique intelligente mais qui mériterait d'être généralisée.

Paul Jorion est aujourd'hui un intellectuel « incontournable ». Sa formation universitaire exigeante et son parcours professionnel éclectique, entre l'enseignement, la haute fonction publique internationale et la banque, dénotent une curiosité insatiable. Il déploie aujourd'hui une réflexion anthropologique influente, qui le rapproche d'auteurs contemporains majeurs comme Naomi Klein, Jeremy Rifkin, Bernard Stiegler ou encore Alain Supiot. De la catastrophe des subprimes à l'extinction des espèces, il s'attaque aux systèmes globaux qui menacent notre survie. Rien de moins.