Quand un agrégé d'économie n'hésite pas à dire à voix haute ce que trop peu pensent à voix basse.

Le PDG de Scor, société de réassurance qu'il a sauvée du désastre, revient sur le malaise français.

Depuis qu'il dirige la Scor, 5e réassureur mondial, Denis Kessler est passé de la théorie à la pratique. Les crises, il les avait étudiées. Celle des subprimes, ce pédagogue au tempérament volcanique l'aura vécue. Elle lui a permis de tester ses talents de manager, dans un groupe qui est sorti plutôt renforcé de la tempête financière.

Verdict de ce grand patron : notre pays a trop longtemps différé les changements structurels indispensables pour rester compétitif dans un monde globalisé en crise.

Pour le PDG de Scor, le choc fiscal « assené » par le gouvernement ne suffira pas. La France ne peut plus repousser les réformes structurelles de réduction de ses dépenses publiques.

Depuis qu'il préside le groupe Scor, le cinquième réassureur mondial, on aurait pu penser que l'ancien n du Medef avait pris ses distances avec le débat public. Pourtant, ce surdiplômé n'a rien perdu de son mordant. Toujours aussi pédagogue, le plus intello des patrons dresse un bilan de l'exécutif accablant. Loin de se satisfaire du changement de discours, il demande aujourd'hui des actes forts.