Tous les trois ans, la fin des moissons donne lieu, dans une vallée retirée de l'Himalaya indien, à d'insolites processions et d'étranges choeurs nocturnes. C'est le Bono Na, communion rituelle entre les esprits de la montagne et les Dardes Brokpas, petite communauté issue des grandes migrations indo-européennes de l'âge de bronze.

Situé à une altitude moyenne de 4 000 mètres, le haut plateau tibétain est une vaste zone quasi désertique où les cultures sont impossibles. Les populations doivent ainsi effectuer des transhumances avec leurs troupeaux, en quête de pâturages.

La magie opère-t-elle toujours en ces contrées himalayennes ? Destination à la mode depuis une quinzaine d'années, on pouvait être inquiet. Bonne nouvelle : malgré les inévitables changements, l'Himalaya indien n'en finit pas de fasciner par sa culture bouddhique.

A l'extrémité orientale du Ladakh (Inde), une succession de hautes vallées entaillant profondément le plateau tibétin forme l'entité du Rupshu. A la fin du court été himalayen, les nomades changpas du clan kharnak se préparent à transhumer leurs quartiers d'automne.