Ses romans pleins de gouaille et de fureur ont fait de cet enfant de Chicago un maître pour deux générations d'écrivains, parmi lesquels Philip Roth, Martin Amis, Salman Rushdie...

Ses "Aventures d'Augie March", picaresques et éblouissantes, reparaissent accompagnées d'un autre roman. Seul bémol, et encore, tout subjectif : une nouvelle traduction, scrupuleuse, mais moins savoureuse.

Les volumes de la collection "Quarto" consacrés à Saul Bellow contiennent aussi des articles de Philip Roth : ils réunissent ainsi deux grands romanciers juifs américains, bien qu'aujourd'hui Roth nie la pertinence de cette désignation. Mais, marqué comme tant de ses pairs par une culture ethno-religieuse, Roth reconnaît sa dette envers "Les Aventures d'Augie March", dont la publication en 1953 fut une révolution, révélant la possibilité d'écrire dans un nouvel idiome, loin des codes mortifères des "Palefaces" de la Nouvelle-Angleterre.

Issu de la jungle urbaine de Chicago et fils d'immigrants, Saul Bellow compte parmi les écrivains les plus cérébraux, clairvoyants et caustiques d'Amérique. Deux de ses romans majeurs sont réédités dans de nouvelles traductions.