Cinéastes de l'être avant tout, les frères Dardenne abordent leur art par la seule face qui vaille et les intéresse : leurs personnages jetés dans la vie.

Lorna, la nouvelle héroïne des frères Dardenne, met de côté sa moralité pour s'élever socialement. Une femme complexe sous le regard de deux cinéastes toujours aussi noirs.

La découverte de La Promesse en 1995 avait agi à la manière d'un électrochoc. Depuis, Luc et Jean-Pierre Dardenne reviennent tous les trois ans avec un nouveau long métrage qui réinvente les notions d'humanisme et de réalisme cinématographique.

Dans le Silence de Lorna, la caméra des deux réalisateurs belges ne voltige plus autour des personnages, mais c'est pour mieux les regarder se débattre dans un monde corrompu, invivable.

Le Silence de Lorna, réalisé par Jean-Pierre et Luc Dardenne, met en scène le concept de clivage de la personnalité, un fractionnement de l'être consécutif à des traumatismes informulables. Dans le film, le clivage dont l'héroïne est victime conduit à une bifurcation de la pensée : une partie d'elle croit en quelque chose, tandis que l'autre sait que c'est faux

Le jury du Festival de Cannes attribue souvent le Prix du scénario à un film qui, me semble-t-il, mériterait plutôt celui de la mise en scène.