En complément de la critique des "Eternels", le réalisateur chinois Jia Zhang-ke revient sur son travail, ses influences, ses collaborations. Sommaire. Les 20 ans de Jia Zhang-ke, la critique du film. Du macro au micro, entretien avec le réalisateur.

Cinéaste emblématique de la 6e génération aussi dite des "Enfants de Tiananmen" Jia Zhang-ke a été le premier cinéaste sorti de l'Académie du cinéma de Beijing mais à ne pas devenir un fonctionnaire en refusant le statut du salarié d'État. C'est seulement à partir de "The World" (2004) qu'il fit un film articulé sur le système de distribution national et qui sortit ainsi enfin dans des salles chinoises.

L'immense Jia Zhang-ke revient, avec un chef d'oeuvre, "Les Eternels". Rencontre fleuve avec un cinéaste en prise avec son temps.

Le destin sacrificiel d'une femme amoureuse d'un caïd dans la pègre chinoise. A l'ampleur d'une fresque romanesque déroulée sur vingt ans se joint l'acuité intimiste d'un portrait bouleversant.

Vous avez déjà entendu parler des Eternels, une équipe d'immortels qui se balade de planète en planète depuis la nuit des temps et fait passer les Avengers pour une bande de rigolos ? Le prochain blockbuster Marvel, signé Chloé Zhao, risque bien de les rendre intouchables. On l'avait parfaitement ressenti en allant sur le tournage, un beau jour d'automne 2019...

Maître chroniqueur de la Chine contemporaine, comme nous l'écrivions en 2015 dans notre dossier sur "A touch of Sin", Jia Zhangke a choisi pour personnages de son nouveau film de "petites crapules". Ce sont pas les mafieux impitoyables de Scorsese, ce sont des bandits ordinaires, magouilleurs, arrogants, et respectueux des vieilles règles des "frères jurés".