Avec "Les Groseilles de novembre", Andrus Kivirahk crée un monde truculent à la façon de Jérôme Bosch.

Dès le début, les promesses du sous-titre sont tenues. Il s'agit bien d'une chronique, qui commence un 1er novembre, chronique écrite par un narrateur talentueux et facétieux, et l'univers dans lequel nous sommes plongés semble bien faire état de quelques dérèglements, ou « détraquements ». Les kratts n'y sont pas pour rien, mais sans l'homme ils n'existeraient pas. Les villageois dont on va suivre les pérégrinations pendant un mois font toute la saveur de ce conte délirant et enjoué, qui livre pourtant une vision très noire de l'humanité.

A travers un monde à la fantaisie débridée et à la joyeuse ironie, l'Estonien Andrus Kivirähk réinvente avec une liberté contagieuse la mythologie de son pays.