Le 16 juillet 1949 est votée la loi sur les publications destinées à la jeunesse, dont l'application est confiée à une Commission de surveillance et de contrôle. Si celle-ci s'attaque en premier lieu aux illustrés et aux albums de bande dessinée, elle finit par examiner également la littérature jeunesse "susceptible de heurter la sensibilité d'un lectorat jeune et non averti". "Attention ! Histoire à ne pas lire la nuit..."

Les bibliothèques pour la jeunesse n'échappent pas à la censure : aujourd'hui comme hier, sont bannis de leurs rayons des pans entiers de la production éditoriale considérés comme étant de "mauvaise qualité" ou peu appropriés aux enfants. Certains ouvrages suscitent de véritables polémiques, de plus en plus médiatisées et portées par des groupes de pression idéologique, morale et politique, qui incitent les professionnels à s'autocensurer, par mesure de précaution.