Inoubliable abbé obscurantiste dans ″Le Nom de la rose″, ennemi juré de James Bond dans ″Moonraker″, Michael Lonsdale est un acteur aussi impressionnant que déroutant, un homme incontestablement porteur de mystère. Non par ce qu'il cache, mais par ce qui l'éclaire. Doté d'une nature qui s'épanouit dans le temps, il présente une filmographie impressionnante et d'une vaste palette de rôles qui font de lui l'aristocrate anachorète du cinéma français.

Michael Lonsdale dit qu'il n'a pas de chapelle. Surprenant pour un croyant. Mais pas étonnant pour un comédien qui, en cinquante ans de carrière, s'est illustré aux côtés des avant-gardes tout en s'invitant dans le cinéma le plus populaire ou les blockbusters américains. Toujours génial, chez Duras comme chez James Bond.

Au dernier festival de Cannes, Des Hommes et des dieux, le cinquième long métrage de Xavier Beauvois, a fait l'événement. Son Grand Prix du jury, amplement mérité, vient récompenser un parcours exigeant et remarqué dans le cinéma français, dont nous avions salué les débuts prometteurs à la sortie de Nord.

Le comédien, homme de foi et grand chevalier servant des textes, signe un livre sur Charles Péguy. Il évoque ici ce « frère d'âme » et d'autres auteurs aimés : « Dieu, Duras n'y croyait pas, mais elle en parlait tout le temps. ».

Invité du festival de Cabourg pour présenter "Maestro", de Léa Fazer, dans lequel il incarne un vieux réalisateur fauché, Michael Lonsdale nous a proposé de tracer la route avec lui afin d'évoquer pendant 2h30 sa carrière démente où se télescopent Marguerite Duras, James Bond et Orson Welles.