Rien ne va plus entre l'ancien Premier ministre, père du "miracle économique", et son successeur, qu'il a lui-même installé au pouvoir.

Bien décidé à ériger son pays en modèle, le Premier ministre cherche à appliquer une politique religieuse à laquelle personne n'adhère. Pas même son administration.

Le chef de file de l'opposition est accusé de sodomie, comme il y a dix ans. Il dénonce une manipulation du gouvernement. Ce conflit pourrait affecter une économie déjà affaiblie.

Un nouveau Premier ministre est en passe d'être nommé. Mais son implication dans divers scandales pourrait affaiblir davantage la coalition gouvernementale

Mahathir, l'ancien homme fort du pays, tire à boulets rouges sur l'actuel Premier ministre, éclaboussé par des scandales financiers. L'opposition implose. L'islam radical progresse. Le pays irait-il à vau-l'eau ?

La Malaisie reste un pays encore mal connu en France. Il n'est donc pas surprenant que le discours sur les dernières élections n'ait pas dépassé une diffusion d'images touristiques aveugles aux groupes des plus vulnérables de ce pays, plus particulièrement aux peuples autochtones, mais aussi aux travailleurs migrants, aux réfugiés et aux demandeurs d'asile.

En 2013, les élections législatives avaient mobilisé les jeunes citoyens malaisiens. Aujourd'hui, les rigidités d'un pouvoir politique immuable depuis plus de soixante ans les éloignent des urnes.

Les Malaisiens ont massivement rejeté la coalition qui était au pouvoir depuis soixante ans. Le nouveau gouvernement sera-t-il à la hauteur des aspirations des citoyens en faveur d'un Etat moderne et multiethnique ?

Anwar Ibrahim a été libéré à la demande de Mahathir Mohamad, son ancien ennemi redevenu Premier ministre Celui-ci s'est engagé à lui laisser les rênes du pouvoir dans les deux ans.

L'ex-tyran Mahatir et l'ancien opposant Anwar, libéré le 16 mai, se réconcilient pour diriger le pays