Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, estime que la guerre contre le terrorisme marque des points au Sahel.

Avec le putsch du 22 mars 2012 et la rébellion touarègue qui a gagné tout le nord du pays, la pagaille la plus totale règne aujourd'hui au Mali.

Malgré la menace djihadiste qui a failli désintégrer le pays en 2013, le religieux fait de plus en plus intrusion dans la sphère politique.

Candidat à sa réélection, le président malien est un intellectuel brillant, chaleureux, mais léger. Le plus souvent en voyage à l'étranger, il brille par son absence. Un vide dangereux dans un pays au bord du gouffre.

Succédant à un dictateur, cet universitaire, fils d'instituteur, s'attache depuis six ans à réaliser un rêve, celui de faire de son pays, qui est l'un des plus pauvres d'Afrique, une véritable démocratie.

Naguère modèle de démocratie africaine, le Mali s'enfonce dans l'instabilité politique tandis que la rébellion au Nord, dominée par des groupes islamistes radicaux, coupe le pays en deux. Depuis le coup d'Etat du 22 mars 2012, le président de transition, M. Dioncounda Traoré, tente de concilier partisans et opposants du putsch. Cette crise révèle d'anciennes fractures.

La guerre déclenchée par Paris au Mali le 11 janvier 2013 reçoit un soutien international d'autant plus mitigé que les objectifs fixés restent flous. ″Détruire les terroristes″, comme la suggéré François Hollande ? Stabiliser la situation ? Reconquérir le nord du pays ? Comme les Etats-Unis en Afghanistan, et faute d'une vision stratégique, la France risque de s'enliser dans de vastes zones désertiques propices à la guérilla.

Une intervention approuvée par les Français, l'Europe et l'ONU ? Oui. Mais une guerre dure dont on ne pourra sortir que par la négociation politique.

Au Mali, la prochaine élection présidentielle doit entériner le rétablissement de la démocratie. A condition qu'elle puisse aussi se tenir au coeur du pays touareg.

Seize mois après le coup d'Etat, les Maliens s'apprêtent à élire un président. Le scrutin va-t-il définitivement renvoyer les militaires dans leurs casernes ? Pas sûr. L'ex-junte entend peser sur l'issue du vote.

Au départ, seul le Burkina devait superviser les négociations avec les groupes armés du Nord. Puis Bamako a appelé Alger à la rescousse. Et voilà que Mohammed VI s'en mêle aussi ! Bref, on ne s'entend plus palabrer.