Depuis plusieurs semaines, une série d'incidents liés aux moeurs, certains presque anecdotiques, d'autres carrément dramatiques, dénotent une forte polarisation entre modernistes et conservateurs.

Des internautes ont lancé un appel à manifester, le 20 février 2011. Sans mettre la monarchie en cause, ils réclament des réformes. Nombre d'intellectuels aussi.

Ce jeune blogueur est l'une des figures de la contestation au Maroc. Il anime le Mouvement du 20-Février, à l'origine des manifestations organisées depuis un mois dans le royaume.

Alors que la commission chargée de proposer des réformes institutionnelles s'apprête à rendre sa copie, les autorités durcissent le ton face aux contestataires.

Une monarchie parlementaire dont le roi reste le pivot : le 1er juillet 2011, les électeurs sont appelés à ratifier par référendum la nouvelle Constitution. Un texte approuvé par presque tous les partis, mais rejeté par les jeunes contestataires, qui jugent les réformes trop timides.

Le pays n'est pas épargné par le vent de contestation qui balaie la région. Mais en prenant très tôt la mesure des revendications et en annonçant de vastes réformes constitutionnelles, Mohammed VI a su reprendre l'initiative.

Les adeptes de la puissante confrérie Boudchichiya ont fait irruption dans la campagne référendaire en marchant massivement pour le oui au projet de Constitution. Preuve, s'il en est, que la monarchie dispose de plusieurs cordes à son arc religieux.

Après la mort d'un jeune vendeur de poisson dans des conditions atroces, les Marocains sont plus que jamais mobilisés. Ils veulent connaître la vérité et identifier les responsables.

La colère suscitée par la mort de Mouhcine Fikri rallume les feux de la contestation née pendant le printemps arabe de 2011.

Parce qu'un jeune vendeur de poisson est mort, broyé dans un camion poubelle en tentant de sauver sa marchandise confisquée par les forces de l'ordre, le Maroc est descendu dans la rue. Dans le Rif, les manifestants n'hésitent plus à remettre en question le pouvoir du roi.

De Rabat à Tripoli, ils traduisent, avec des paroles parfois très crues, la colère et les frustrations de la jeunesse face à l'oppression et à l'injustice, mais aussi sa désillusion née des ratés du Printemps arabe. Radioscopie de la scène hip-hop maghrébine.