L'accrochage qui lui est consacré au Louvre éclaire la personnalité de cet adorateur de l'Antiquité, dont le génie humaniste initia la Renaissance

Trois expositions, à Padoue, Vérone et Mantoue, célèbrent le Ve centenaire de la mort d'Andrea Mantegna. Un anniversaire terni par une polémique sur le prêt du fragile "Christ mort".

Le Musée du Louvre offre au maître du Quattrocento une rétrospective aussi érudite qu'éblouissante. L'exposition retrace toute la carrière du peintre obsédé par la perspective

C'est l'événement de l'automne. Le Louvre a réuni près de 190 oeuvres afin de célébrer Andrea Mantegna (1431-1506), monstre sacré de la Renaissance italienne. Objectif : révéler une autre facette de son art, longtemps envisagé sous le seul angle de sa passion pour l'Antiquité

Bombardées en 1944, les célèbres fresques de la Chapelle Ovetari, à Padoue, reprennent vie par la grâce de l'informatique et des techniques de restauration. C'est l'évènement clé du 500e anniversaire de la mort du peintre, célébré par trois expositions en Italie.

Célébré par ses contemporains, Mantegna (1431-1506) a construit une oeuvre rigoureuse, fragile, inclassable. Il s'est éloigné de l'art de Jacopo Bellini, son beau-père, et a tracé une nouvelle voie au fils, Giovanni Bellini.

Jointes aux riches fonds Mantegna du Louvre et de la Brera, les oeuvres prêtées composent au Musée national une exposition exceptionnelle : disposition des oeuvres, jeu discret, sensible et savant des couleurs, des parois suivant les thèmes, les temps, les lieux, les genres, les personnages, l'architecture et les couleurs des personnages et des ciels.

C'est l'un des plus grands maîtres de la Renaissance. Et pourtant, en dehors de la Chambre des Epoux, au Palais ducal de Mantoue, son oeuvre reste peu connu du public français.