A coups de scoops et d'audaces fiscales, le site d'information a imposé, en cinq ans le modèle payant de la presse en ligne. Encore fragile, il s'apprête aujourd'hui à relever son plus grand défi : gagner son indépendance financière ou... la perdre.

Belle réussite, cinq ans après son lancement, du site d'information français d'actualités indépendant et participatif 100% numérique, Mediapart. Son fondateur, Edwy Plenel, a validé la solidité de son modèle basé sur l'information payante en ligne. Aujourd'hui Mediapart revendique 64 000 abonnés dont 59 000 ″individuels″. Son CA s'est établi à 6 millions d'euros en 2012, contre 5,1 M l'année précédente. Le résultat d'exploitation s'affiche quant à lui à 571 000 EUR, en hausse de 100 000 EUR.

Depuis sa création en 2008, « Mediapart » s'est beaucoup attaqué à Sarkozy et à son entourage. Aujourd'hui, il n'épargne pas la gauche au pouvoir, avec les charges répétées contre Jérôme Cahuzac, l'indépendance, marque de fabrique du journal en ligne.

Dans les coulisses du PS le matin, dans les prétoires l'après-midi. Voilà vingt ans que ce ténor du barreau joue les équilibristes entre son engagement et son métier. Mais l'affaire Cahuzac, dans laquelle il représente Médiapart, l'a mis dans une position délicate. Aujourd'hui, ce candide si proche du pouvoir revendique clairement l'envie d'y goûter.

Hier proches, "Charlie Hebdo" et "Mediapart" se livrent à une violente querelle idéologique. En toile de fond : le rapport à l'islam

Depuis la publication des fameux enregistrements par "Mediapart", ce conseiller chargé du football des quartiers est au coeur du tourbillon qui agite le monde du ballon rond.

A son tableau de chasse, il vient d'ajouter Jérôme Cahuzac et Nicolas Sarkozy. Ancientrotskiste, débarqué du ″Monde″ après l'avoir dirigé, il se refait avec Mediapart.

A 61 ans, le journaliste a toujours la même obsession : traquer à tout prix le mensonge d'Etat. Affaires Karachi, Bettencourt, Cahuzac... Toutes portent le sceau de Mediapart, le site que l'ancien directeur de la rédaction du "Monde" a fondé il y a six ans. Robin des bois du journalisme pour certains, Edwy Plenel a pour d'autres des méthodes sujettes à caution.

Enquête sur le site qui a fait tomber Aquilino Morelle.