Pendant quatre jours, il a été le principal suspect dans l'affaire de la tuerie de Chevaline, qui a coûté la vie à quatre personnes en septembre 2012. Aujourd'hui, Eric Devouassoux est libéré. Mais détruit après avoir dû affronter le harcèlement médiatique, la calomnie, le licenciement brutal. Une vie brisée en 96 heures.

L'article interroge l'articulation des logiques médiatique et judiciaire dans un contexte de montée en puissance de la figure de la victime, dans le cadre de la médiatisation du procès Fourniret (2008). Il examine en quoi cette montée pèse à la fois sur la construction et sur le sens du récit du procès des chroniques judiciaires. Pour cela, il s'intéresse aux instances narratives du procès et aux évolutions des usages du genre de la chronique judiciaire. Il observe ensuite en quoi le récit du procès par les médias, surtout télévisuels, se dissocie de la logique pénale.