Elles ont fait un enfant toutes seules. Sans prévenir le futur père ou contre son gré. Comment les hommes vivent-ils cette paternité forcée quand ils le découvrent ? Enquête sur un abus de pouvoir au féminin.

Grâce à la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, les mères célibataires qui ne perçoivent pas, ou difficilement, la pension alimentaire fixée par le juge des affaires familiales bénéficient d'un nouveau dispositif, la Gipa, mis en place par la Caisse d'allocations familiales. Une expérimentation lancée en grande pompe en octobre 2014 qui est censée, ni plus ni moins, changer leur quotidien. A mi-parcours, le bilan est plutôt mitigé.

Isolement social, émotionnel. Sentiment d'excusion. Difficultés, parfois même impossibilité, à boucler leurs fins de mois : voilà le quotidien de nombreuses mères. Elles sont 83% à être à la tête des familles monoparentales, qui représentent environ 10% des familles belges. Selon l'Institut wallon de la statistique, près d'une famille monoparentale wallonne sur deux subsiste avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté; 61% ne peuvent pas partir en vacances une semaine par an, même en Belgique... Axelle est allée à la rencontre de ces femmes qui se battent pour s'en sortir avec ses enfants.

Elles sont 1,5 million en France à élever près de 3 millions d'enfants. Et pourtant on parle peu de ces femmes qui, entre boulot et vie familiale, ont du mal à trouver une place pour l'amour.

En France, près de trois millions d'enfants vivent avec leur mère dans un foyer monoparental. Etre maman solo, c'est une tannée. Elles vivent une course contre la montre, rongées par la culpabilité et le devoir de bien faire. A l'impossible elles sont tenues, et elles s'y tiennent.