Les privilégiés qui fréquentent les festivals savent déjà, depuis quelques années, que Kornél Mundruczo est un cinéaste important. Son troisième long métrage, Delta, fut pour beaucoup une révélation au dernier festival de Cannes, où il était en compétition, et où il remporta le prix de la critique internationale. La poésie fulgurante des corps et des paysages est indissociable, pour lui, de la vérité profonde des émotions humaines.

A moins de quarante ans, Kornél Mundruczo s'est imposé comme un cinéaste majeur. Son itinéraire artistique l'a conduit du Léopard d'or décerné à son premier film, "Pleasant Days", au festival de Locarno en 2002 jusqu'à, douze ans plus tard, "White God", prix "Un certain regard" au festival de Cannes cette année. Entre-temps, "Johanna", "Delta", et "Tender Son : The Frankenstein Project" ont confirmé l'invention formelle mêlée à une réflexion sur notre époque qui ont toujours été deux constantes essentielles du meilleur cinéma hongrois.