Pendant six ans. le paysan palestinien Emad Burnat a filmé jour et nuit le combat des habitants de son village de Cisjordanie contre la construction du mur de séparation. Des images qui, grâce à l'aide d'un vidéaste israélien, ont accouché d'un documentaire choc, primé dans de nombreux festivals.

Des oliviers, des pioches et des cartes topographiques... Ce sont les armes des habitants de Battir. Ce village palestinien situé au sud de Jérusalem, à cheval entre Israël et la Cisjordanie, avait jusqu'ici réussi à cohabiter avec son voisin. Jusqu'à ce que le mur de séparation menace de l'isoler de ses cultures. Une intifada verte à laquelle, fait rarissime, la Cour suprême israélienne pourrait donner raison.

Depuis plus de 50 ans, les Israéliens et les Palestiens se partagent une même terre, au Proche-Orient. Mais ils n'ont jamais réussi à vivre en paix les uns avec les autres.

Réuni le 22 juin en Jordanie, le Quartet (Etats-Unis, Nations unies, Union européenne et Russie) s'est "inquiété" des assassinats de dirigeants du Hamas par l'armée israélienne.

Tandis que le projet de retrait de Gaza divise la classe politique israélienne et mobilise contre lui les colons, les autorités fournissent en sous-main un appui massif à la centaine de colonies dites sauvages de Cisjordanie, ainsi que vient de le révéler le quotidien "Haaretz" : l'armée les protège, le ministère de l'infrastructure leur assure l'électricité, le ministère de l'éducation y finance les jardins d'enfants.

Sommé en 2004 par la Cour internationale de justice de cesser immédiatement ses travaux, Israël continue à ériger un mur de séparation qui devient chaque jour plus aliénant pour les Palestiniens. Plaçant les frontières où bon lui semble, l'occupant impose sa domination aux points de passage et par le biais d'innombrables barrages qui morcellent le territoire de la Cisjordanie.