A en croire une série de best-sellers parus récemment aux Etats-Unis, le Vieux Continent, en crise d'identité, est en passe d'être submergé par sa population musulmane. Une théorie simpliste, réplique l'essayiste Pankaj Mishra.

La sociologue a enquêté sur les pratiques des « musulmans ordinaires » en Europe, ceux dont on parle peu dans les médias et qui conjuguent leur singularité musulmane et leur intégration dans un pays d'accueil. Son enquête se lit comme un roman qui donne enfin des visages à ces musulmans en quête de citoyenneté.

L'itinéraire d'Anders Breivik est l'une des meilleures expressions du choc des fanatismes contemporains. Le jeune Norvégien qui a tué 77 personnes en 2011 à Oslo et Utoya croyait l'Europe menacée par une invasion musulmane et se prenait pour un Templier volant à son secours. Un « fou solitaire » dont les ressorts font étrangement écho à ceux des djihadistes ? Pas seulement. Breivik incarnait une peur identitaire qui gagne bien au-delà des milieux extrémistes, y compris à gauche.

Au fil des années, une stigmatisation de l'islam et de ses pratiquants (réels ou supposés) s'est opérée, en France et en Europe. Quelle place est faite aux musulmans dans l'espace public ?

Compte tenu des derniers élargissements et des candidatures encore ouvertes (notamment celle de la Turquie), les frontières de l'Union européenne jouxtent désormais à la fois le sud et l'est de la Méditerranée, le Moyen-Orient et l'Asie centrale, autant de zones dans lesquelles la religion musulmane domine.