Sans parti, le Premier ministre de Mahmoud Abbas est un ovni dans le paysage politique, dominé par le duo Fatah-Hamas. Son objectif : contourner le diktat israélien en créant un Etat de facto d'ici à 2011.

Scellée le 4 mai 2011 au Caire, la réconciliation entre le parti de Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste rapproche un peu plus les Palestiniens d'une proclamation unilatérale de leur Etat. Mais elle condamne aussi les deux factions rivales à s'entendre durablement.

En défendant le projet d'adhésion de la Palestine à l'ONU, ce fedayin en col blanc est définitivement sorti de l'ombre de son prédécesseur.

L'organisation islamiste n'est sans doute pas à la hauteur de la situation, mais le Fatah reste incapable de remettre de l'ordre dans ses rangs, constate le quotidien de Ramallah.

Si les Palestiniens semblent aujourd'hui incapables de former un gouvernement d'union nationale, c'est que les visions du monde des deux mouvements sont quasi inconciliables.

Les démarches pour former un gouvernement d'union nationale sont dans l'impasse et les islamistes réaffirment leur refus de reconnaître Israël. Mais les exclure du pouvoir, avertit "Al-Ayyam", entraînerait une explosion de violence.

Ne pas reconnaître le gouvernement palestinien d'union nationale est une grave erreur, écrit "Ha'Aretz". Le pire danger pour Israël, ce n'est pas le Hamas mais l'état d'anarchie à Gaza.

Les combats entre factions palestinniennes sont encore plus traumatisants pour les enfants que l'occupation israélienne et ses injustices, constate le site fondé par Hanan Ashrawi.

Le président palestinien a besion d'un réel engagement des Etats arabes et d'une politique israélienne ferme à l'égard des colons, sinon la Palestine sombrera.

Depuis le 14 juin 2007, les islamistes règnent en maîtres sur la bande de Gaza, d'où ils ont évincé leurs rivaux du Fatah. Le cabinet de crise qui a été formé par le président Abbas avec l'appui de la communauté internationale voit ainsi ses pouvoirs limités à la seule Cisjordanie.