Pour le premier secrétaire du PS, l'ouverture de la campagne présidentielle est aussi l'heure de vérité.

Ils se battent pour des idées. Et ce sont les mêmes ! Entre l'ancien ministre de l'économie et le nouveau, les recettes pour rénover la gauche différent peu.

Jospin laisse une place vide. La première. Alors, entre Hollande le légitime, patron du parti, et Fabius, le dernier éléphant qui vise déjà la prochaine présidentielle, tout ne sera sans doute pas aussi rose que leurs protestations d'amitié d'après-défaite pourraient le laisser penser.

Depuis quinze ans, ils dirigeaient l'aile gauche du parti. Aujourd'hui, le premier reproche au second de saborder la Gauche socialiste.

"Il revient au parti socialiste de ne pas céder à la tyrannie de l'urgence et de retrouver les vertus du long terme, du respect et de la responsabilité"

Qui arrêtera l'ascension du nouveau ténor du PS ? Pas Chirac, qui lui doit la pire épreuve de sa carrière. Pas Hollande, ni même Fabius, qui fut un temps son parrain.

De la bouche de l'un des principaux responsables, c'est un aveu terrible : le Parti socialiste est à la dérive, idéologiquement et stratégiquement.

Pour le patron du PS - seul leader de la gauche à ne pas avoir été emporté par le séisme du 21 avril 2002 - la route du congrès n'est pas un long fleuve tranquille. Et le sauf-conduit des éléphants pourrait se révéler insuffisant pour triompher à Dijon.

Comment un apparatchik modèle, humilié par le désastre du 21 avril 2002, se retrouve en première ligne et, après avoir "trahi" Mauroy, menace désormais Hollande.

"On risque un 21 avril au sein du parti !", dit l'un des principaux soutiens du premier secretaire, Jean-Marc Ayrault. Le désastre de Jospin n'en finit pas de hanter les socialistes.

La guerre de Dijon n'aura pas lieu. Le succès aussi large qu'inattendu de la motion Hollande clôt le grand débat que les socialistes souhaitaient depuis le 21 avril.

Entre le PS et la CFDT, ce fut longtemps une affaire de famille. Avec des querelles et des réconciliations. Aujourd'hui, on ne se dispute plus, on s'ignore.