Le chef historique de Solidarnosc, qui fit tomber le régime communiste en Pologne, observe avec inquiétude la dérive autoritaire du gouvernement de son pays. Aujourd'hui, il inspire une nouvelle génération de résistants. Rencontre.

Voilà cinq ans que M. Radek Sikorski dirige l'action internationale de Varsovie. De l'atlantisme néoconservateur des frères Kaczynski, il est passé à l'européisme militant du premier ministre centriste Donald Tusk. Mais ce virage à cent quatre-vingts degrés constitue-t-il, comme il s'en targue, une « success story » ?

La droite qui a remporté le dernier scrutin législatif est profondément divisée. La cohabitation avec le président de gauche s'annonce explosive. Seule une coalition entre réformistes et sociaux-démocrates pourrait calmer le jeu.

La catastrophe de Smolensk a bouleversé la Pologne et le monde. Quelles en seront les conséquences pour les Polonais, confrontés à une élection anticipée ? Et pour Bruxelles, où l'ancrage européen de Varsovie a longtemps été incertain ?

Sur fond de crise économique, de corruption et d'inquiétude devant l'adhésion à l'Union européenne, certains politiciens n'hésitent pas à recourir aux dangereuses recettes du nationalisme et du populisme pour séduire les électeurs...

Le gouvernement cherche à faire tomber de son piédestal l'ancien chef de l'Etat et Prix Nobel de la paix.

Le pays a enterré ses morts. Il est temps de s'interroger sur nous-mêmes, estime cette tribune aux accents inspirés. Et de cesser de transformer les victimes en héros.