En 2004, la révolution orange avait fait triompher le camp proeuropéen. Avec l'élection de Viktor Ianoukovitch, les prorusses savourent leur revanche.

En décidant de ne pas nommer d'ambassadeur à Kiev avant la présidentielle ukrainienne, le président russe a jeté un froid sur les relations déjà compliquées entre les deux pays. Une fermeté qui laisse perplexe

Cinq ans après, le formidable élan populaire en faveur de la démocratie n'est plus qu'un souvenir. Déçus, les Ukrainiens se rendent aux urnes, tandis que le pays, sans illusion, se cherche encore un avenir.

Les deux principaux candidats à l'élection présidentielle, qui aura lieu en janvier prochain, ont déjà commencé à utiliser des méthodes douteuses. Aux risques et périls de la fragile démocratie ukrainienne.

Pays parmi les plus touchés par la crise financière - au point que certains observateurs redoutent un nouveau Dubaï, l'Ukraine a sollicité à la mi-décembre une avance de 2 milliards d'euros auprès du Fonds monétaire international. Elle craint sans cela de ne pouvoir verser les retraites et les salaires de la fonction publique, ni régler ses factures énergétiques à la Russie, au risque de relancer la guerre du gaz. Les relations avec Moscou sont au coeur des enjeux de l'élection présidentielle, qui se tiendra le 17 janvier 2010.

La campagne pour le second tour de la présidentielle, prévu le 7 février 2010, s'annonce sans merci. L'analyse d'un quotidien de Kiev, qui mise sur Ioulia Timochenko.

Viktor Ianoukovitch deviendra sans doute le prochain président de l'Ukraine à l'issue du dépouillement du scrutin du 7 février 2010. Ioulia Timochenko, battue de peu, ne s'avoue pas vaincue et conteste le résultat. Mais sans réelles perspectives : l'élan révolutionnaire de 2004 n'est plus qu'un souvenir.