Evincé, l'ex-Premier ministre du ″Vieux″ prend sa revanche.

Sénégal. Le pays a tourné la page Wade, votant massivement pour son ″apprenti″, Macky Sall.

Le chanteur à la voix d'or, homme de médias, se porte candidat. Rencontre.

Tandis que la jeunesse dakaroise défie le sortant Abdoulave Wade dans la rue, la société civile tente de bâtir à la veille d'une présidentielle à haut risque un rempart efficace contre la fraude. Si le dispositif n'est pas infaillible, il reflète une robuste vitalité citoyenne.

Hier ″marabout blanc″ du président Abdoulaye Wade, le sulfureux Jean-Pierre Pierre-Bloch assure la com' de son rival Macky Sall. Les dessous d'un ralliement.

Le chef de l'Etat a bien du mal à tenir ses anciens disciples. Peu habitué à la contestation interne, il doit aujourd'hui convaincre, jusque dans les rangs de sa propre formation, de la légitimité de sa candidature en 2012.

Dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012, les esprits s'échauffent et les états-majors politiques s'agitent. Le chef de l'Etat a décidé de se représenter, mais ses nombreux adversaires sont plus déterminés que jamais à lui barrer la route. Sans pour autant s'entendre entre eux...

L'ancien Premier ministre d'Abdoulaye Wade vole à présent de ses propres ailes. Après être tombé en disgrâce, Macky Sali a créé son parti. Candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2012, il fait figure d'outsider numéro un.

La coalition Benno Siggil Sénégal veut présenter un seul candidat face à Wade en 2012. Encore faudrait-il que tous ses membres soient sur la même longueur d'onde... Et c'est loin d'être le cas.

Coup de théâtre... et marche arrière toute ! Le chef de l'Etat voulait que les électeurs ne votent plus pour un, mais pour deux hommes en février 2011 : un président et un vice-président. Mais devant la pression de la rue, il a dû reculer.

Le chef de l'Etat sait que les nouvelles générations pourraient faire basculer le résultat de la présidentielle, en 2012. Et que cela ne jouera pas forcément en sa faveur...

Un parti divisé, une opposition remontée, une révision constitutionnelle avortée... A cinq mois de la présidentielle, rien ne va plus dans le camp du chef de l'Etat. Et pourtant, tout n'est pas perdu.